All We Have Left
   

    

Lyndon regardait la petite vitrine du magasin et hésitait à entrer pour faire des achats. Son budget était forcément limite et c’était pire depuis qu’elle économisait pour pouvoir se rendre au Capitole. Doutant de pouvoir y aller en toute légalité, elle comptait sur un passeur mais cela coutait un bras et elle n’en avait pour le moment pas les moyens. Pourtant la demoiselle comptait bien s’y rendre coute que coute. Elle devait aller jusqu’à la prison et voir son mari. Thorne lui manquait terriblement mais par-dessus tout elle tenait à s’assurer qu’il allait bien. Les dieux seuls savaient dans quel état il se trouvait dans sa cellule ou même s’il respirait encore. Cette simple pensée lui soulevait le cœur et la blonde dû mettre une main sur le verre pour reprendre pied dans la réalité. Elle ne supportait pas cette ignorance et manquait de s’écrouler chaque fois qu’elle imaginait ce qu’il pouvait être advenu de lui. Ce fut donc précisément pour cette raison que l’enseignante fini par rentrer dans la boutique. Elle voulait acheter un peu de tissu et peut-être de la laine pour ses élèves et leur faire fabriquer quelque chose. Ce serait toujours un objet en leur possession mais l’école ne donnait pas de budget pour ce genre d’activité. Pourtant compte tenu de la spécialité de leur district cela ne pouvait être que bien vu de leur apprendre à se servir d’une aiguille. Combien de ses élèves devraient se plier à la culture du textile pour survivre ?! A quoi ressemblerait leur vie si les choses continuaient d’empirer ainsi.

JJ soupira et continua de flâner dans les rayons, voir autant de couleurs lui redonnait sensiblement le moral, la Bobine était un endroit tellement gaie dans le gris du district. Ici on pouvait presque oublier les horreurs de l’extérieur. Mais la jeune femme ne les oubliait jamais vraiment. Nerveusement elle fit tourner son alliance autour de son doigt, portait-il toujours la sienne en prison, se demande-t-elle tristement. Quoi qu’elle puisse faire, Lyn ne pouvait s’empêcher de penser à son époux, même dans ce petit havre de paix. Tout lui rappelait les moments qu’ils passaient ensemble, combien de fois l’avait-il accompagné ici pour qu’elle achète du matériel ? Combien de fois étaient-ils juste passés devant, main dans la main ? L’institutrice secoua la tête et se gifla mentalement, elle ne devait pas se laisser abattre. Non elle devait se montrer et être forte pour parvenir à le sortir de là un jour. Avec l’aide des résistants encore là, elle le ferait évader, elle le libèrerait. Mais c’était évidemment bien plus facile à dire qu’à faire. Pour se motiver, la demoiselle s’empara d’une dizaine de pelote de laine jaune soleil et retourna vers la caisse. Elle aurait bien des petits bouts de tissu noir ou orange pour le reste mais elle pourrait faire de magnifiques petits poussins avec ça. Les enfants adorerait et elle adorerait les regarder faire. Travailler avec les enfants était une telle bénédiction, leur simplicité, leur innocence, les sourires sur leurs visages, il n’y avait rien de tel pour lui faire oublier le monde extérieur et son lot de désespoir. Ainsi à ses pensées et par la détermination de son pas, Lyndon buta violement dans une personne qui apparue soudaine sur son chemin.